Sri Lanka 2015 – Pic d’Adam

Laurine 3 mars 2015 Asie, Sri Lanka Laisser un commentaire

Nuit du 8 au 9 : Montagnes du Centre > Ascension du Pic d’Adam

Haut-lieu de pèlerinage religieux, l’Adam’s peak, alias Sri Pada, c’est 2 243 m, 5 500 marches, 14 km aller-retour, 1 200 m de dénivelé et tout ça… de nuit.

Dalhousie, le village surréaliste du bout du monde

Dalhousie, le village de départ a un petit côté caravane du tour de France, version indienne. On arrive au milieu de nulle part, dans un cul de sac où s’agglutinent des bus colorés dégueulant des hordes de pèlerins. Des échoppes vendent à manger, des vêtements chauds et des jouets de fête foraine. Des haut-parleurs diffusent des chants religieux et les néons une lumière criarde. Une impression d’être en dehors du temps. Riz curry avant l’ascension, à la fois le plus mauvais et le moins cher des repas que nous ferons au Sri lanka. Nous n’avions pas de chambre sur place, j’ai dormi quelques heures sur la banquette du mini van.

>> Conseil : c’est plus pratique de pouvoir dormir sur place si on peut, ou de loger au moins à Hatton qui est plus près que Nuwara Eliya.

L’ascension du pic d’Adam ou comment se faire dépasser dans les escaliers par des vieux en tong

0h15, nous partons, lentement mais sûrement. Un moine nous attache un bracelet de laine au poignet, avec un “Good luck” que nous comprendrons en chemin…

Les pèlerins sont des familles, groupes de tous âges en tong et bonnet, qui sont mieux entraînés que nous. Des pères portent un jeune enfant sur chaque épaule et te dépassent dans l’escalier, toi qui peine avec ton sac à dos. L’ascension est progressive, on commence par des montées douces, agrémentées de boutiques qui ravitaillent en bouteilles d’eau. Puis au fur et à mesure, se profilent des escaliers en continu, pour finir sur des marches assez raides. A la fin, pour se donner du courage les pèlerins chantent en choeur des stances.

4h et demi on y est !

Lever du jour au sommet et envie de buter les touristes irrespectueux

Le sommet du pic d’Adam est un temple doré dans lequel attendent les fidèles pelotonnés dans des couvertures que le jour se lève. Temple bouddhiste oblige, il faut retirer ses chaussures. (J’avais une deuxième paire de chaussette bien utile par 5 degrés). L’espace sacré est réservé aux fidèles quand il y a trop de monde, mais nous avions choisi un jour assez calme, en semaine et sans pleine lune. On contemple l’empreinte du pied de Bouddha, qui doit plutôt appartenir à Big Foot. Et on attend le lever du jour. Petit à petit les touristes partis plus tardivement parviennent au sommet, et se croient dans un refuge de montagne. Et que je garde mes chaussures, et que je mange des sandwichs, et que je me change au milieu du temple pendant que les fidèles prient… Toutes nationalités confondues ! Gros moment de solitude où l’on a envie de se cacher…

6h, le soleil se lève enfin. Les touristes s’agglutinent et font des selfies. Beauté absolue. Bêtise absolue.

Comme le premier matin du monde… Côté ouest, une ombre triangulaire en suspension dans les nuages, sacrée car symbolisant Bouddha, les fidèles et la foi.

La descente quand on croise ceux qui ravitaillent les échoppes

6h et demi, il va falloir les descendre ces 5 500 marches. On se rend enfin compte du chemin parcouru. Autant on s’est caillé au sommet, autant le soleil chauffe vite sur le retour. On est contents d’être monté de nuit. Et là, on croise les livreurs de packs d’eau, des sherpas qui font l’ascension avec 50 kg en plein cagnard tous les jours et grâce à qui on a pu survivre la nuit précédente !

9h, on arrive en bas, décalqués mais heureux. Pour ménager nos corps de grands sportifs nous faisons quelques étirements sous le regard amusé des locaux.