Pour notre séjour de 3 semaines au Japon, nous avions réservé en amont tous nos hébergements, et principalement des hôtels “à l’occidentale”. Mais nous avons testé deux hébergements typiques : minshuku (chambre chez l’habitant) et ryokan (auberge traditionnelle).
Du bon usage des chaussons
Briefés par les guides et blogs de voyage, nous savions qu’il fallait être très attentifs aux chaussons et à leur usage. Effectivement ! En arrivant, on se déchausse dans le sas. Là, il faut mettre des chaussons, mais attention, sans poser ses chaussettes par terre. Dans les espaces communs, on se promène en chausson, en essayant de ne pas glisser car la matière est pire qu’un parquet ciré, et si en plus vous chaussez du 44, c’est pas gagné. Arrivés à la chambre, on retire les chaussons : les chambres c’est pied nu. Attention ! Et c’est pas fini : aux sanitaires… il y a des chaussons spéciaux pour les toilettes.
Pour ne pas faire d’impair : globalement regardez ce que font les autres. Il y a toujours des petits tas de chaussons pour se guider. Sinon, tatami c’est pied nu, moquette/parquet c’est en chaussons, et sanitaires c’est chaussons spéciaux.
Le futon magique
Le fameux futon était enroulé dans le minshuku, on le déplie avant de se coucher. En revanche, dans le ryokan, pas de trace de couchage dans la chambre. C’est lorsque nous dînions que les futons ont été installés, comme par magie. On revient dans la chambre, et là, la table basse a été remplacée par les couchages.
Dormir à la japonaise, c’est un peu comme dormir sur un tapis de randonnée. L’humidité de la tente en moins. A même le tatami, au ras du sol, un petit matelas, un duvet et un oreiller tout fin. On s’allonge, et là, obligé de rester sur le dos, sans bouger. N’allez pas vous pelotonner sur un côté, vous sentirez les os de votre bassin. Ici, on ne se vautre pas, on dort bien droit. Eh bien, le croiriez-vous ? On n’a pas si mal dormi.
La salle de bain, ça mousse !
Dans un ryokan de montagne avec onsen (source chaude) que fait-on ? On se baigne pardi. Alors là aussi, quelques règles. Les chaussons bien sûr, qu’on laisse bien au vestiaire. Ensuite on se déshabille, il y a des casiers pour mettre ses habits ou son kikomono.
Et hop, on passe à la partie lavage. Gabarits locaux oblige, les douches sont assez basses, sachant qu’il ne faut pas éclabousser partout, ni mettre de la mousse à tort et à travers. Donc on se lave, mais sans éclats. Et sans laisser de mousse. Il y a des petits tabourets pour se laver assis.
Ensuite une fois tout propre et tout rincé, on a (enfin) le droit de plonger dans l’eau délicieusement chaude. J’ai même pu tester la source chaude en extérieur, qui coule à 45 degrés et contraste avec l’air encore vif de la sortie de l’hiver.
Est-ce incontournable ? C’est une expérience hypra relaxante et tellement japonaise, que je conseille clairement. J’en ai testé plusieurs pendant notre séjour. Après, c’est collectif tout nu. Donc si vous êtes en groupe, faut être détendu du slip ;-D
Nos nuits en minshuku et ryokan
Etape de notre séjour à Nikko, notre première expérience de nuit à la japonaise fut chez l’habitant. La chambre est carré avec des tatamis, il y a une table basse avec un nécessaire à thé, et des coussins de sol. Les petites serviettes sont dans des tiroirs. Tout est au ras du sol et pas de dossier. Notre souplesse européenne s’est rapidement rappelée à nous. Les futons sont enroulés dans un coin de la pièce, et on les déplie soi-même le soir.
Dans la montagne, nous avons également fait halte dans une auberge traditionnelle avec sources chaudes, un onsen. La chambre que nous avions possède aussi une salle de bain plus familière aux européens que nous sommes. Pendant ces deux jours nous avons vécu un vrai séjour “balnéaire” typiquement japonais. Pause très reposante, où les curistes alternent bains, balades en peignoir/kimono, repas traditionnels avec 20 plats. Très dépaysant.
Si on devait résumer en un mot notre expérience en hébergement traditionnel, ce serait : ACCROUPI.
Notre minshuku vers Nikko : Rindo-no-ie. Charmant accueil, nous sommes arrivés à nous comprendre même si un seul de nos hôtes parlait anglais.
Notre ryokan dans la montagne : notre expérience “la plus typiquement japonaise”, avec en plus du couchage, les sources chaudes et le repas traditionnel.